Photographe indépendant depuis plus de vingt ans, je vis et travaille à Paris.
Au fil des années, je me suis spécialisé (un peu malgré moi) dans le monde de l’entreprise. Portraits de dirigeants, vie des salariés, reportages en France comme à l’étranger, pour des entreprises françaises ou internationales.
De l’étranger, et plus précisément de Cuba (île natale de mon père)
j’ai ramené de nombreuses images que j’ai rassemblé récemment dans une exposition appelée « Lumière Amère » à la galerie « Chambre Claire » à Annecy.
Les heureux hasards de la vie m’ont lié d’amitié avec de nombreux acteurs du monde médico-social; directeurs d’hôpitaux de jour, d’associations diverses ou d’éducateurs spécialisés, amitié, qui s’est transformée à maintes reprises en de riches échanges professionnels, donnant lieu à 2 expos photos (asso. Aurore et hôpital de jour Salneuve) ainsi qu’à un atelier photo à l’association Gombault-Darnaud.
Les photographies exposées aujourd’hui ont été réalisées à l’hôpital de jour Salneuve, établissement spécialisé dans la prise en charge d’enfants autistes ou psychotiques de 3 à 16 ans.
Lors d’une « Journée Extraordinaire », « la Compagnie des grandes personnes» en lien avec le personnel de « Salneuve» a réalisé une ville éphémère en carton, assemblée et détruite le jour même par les enfants et les adultes présents.
Attentif, sans intervenir, je me suis attaché à saisir l’irruption de l’extraordinaire dans la vie de ses enfants enfermés dans leur tour d’ivoire d’angoisse et de solitude sociale.
Comment photographier l’enfant en souffrance, comment rendre compte de l’inacceptable ?
« On ne photographie bien que ce que l’on aime », cette phrase qui me poursuit depuis pas mal d’années, fait surgir en moi le spectre du photographe voyeur à la recherche du sensationnel.
Un brillant médecin psychiatre m’a tout récemment aidé à formuler un début de réponse.
Au même titre que tout le personnel encadrant ; éducateurs, pédiatres, psychothérapeutes, en lutte pour ramener ces enfants vers l’humanité, je les photographie car ça me regarde.
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