Edito "Toute vie est appelée à devenir une oeuvre, qui suppose le mouvement."

Après « Eduquer dans un monde en mutation », voici « Art et Education ». Ces journées d’étude développées sur une semaine ont pour ambition d’apporter une première réponse à la question posée il y a deux ans.

C’est en effet d’abord dans la durée et par la référence à « l’œuvre qui se crée » que cette nouvelle réflexion, conçue comme une démarche, entend bien dépasser le cadre formel d’un colloque.

Comment en effet penser les rapports entre l’art et l’éducation sans d’abord tenter de les vivre dans une création qui en décline et en rassemble les facettes au long d’une aventure vécue ?

Cette aventure, nous venons d’en vivre les prémisses au sein même de notre institution, dans une équipe mobilisée pour en creuser les fondations.

S’inscrire dans la mutation du monde, n’est-ce pas d’abord se mettre en mouvement ?

Ce choix méthodologique se justifie tout aussi bien par la nature dynamique de l’objet poursuivi.

« Art et Education », quelque idée qu’on se fasse de leurs rapports, n’ont-ils pas ce premier effet de retentir l’un sur l’autre comme un appel à la liberté ? Contre les dogmes de la technicité qui envahissent notre champ culturel, la créativité ne doit-elle pas se lever comme porteuse en elle-même de sens, c'est-à-dire d’humanité ?

Les journées que nous vous proposons sont donc d’abord conçues comme des moments de rencontre, de partage et d’échange entre ceux et celles qui, d’une manière ou d’une autre, viendront « présenter » tel ou tel objet significatif d’une expression à la fois formalisée et libre – et ceux, professionnels ou non du secteur mais concernés par la question éducative, invités à les questionner et à se questionner sur le rapport qu’entretiennent entre eux les deux termes.

Ces journées s’attacheront ainsi, par des expositions, des exposés, des témoignages, des débats, à faire apparaître que, comme toute vie est appelée à devenir œuvre, l’éducation elle-même est irréductible aux conditionnements auxquels on est toujours trop vite tenté de la réduire. Au cœur de l’éducation et sous jacente aux médiations qui la caractérisent, l’expression individuelle et collective reste la garante de cette humanisation et de cette subjectivation dans la mise en œuvre desquelles nous sommes engagés.

Telle est donc la cause à la défense de laquelle nous vous convions.

Sous le signe de l’art – non pas en tant qu’objet marchand – mais comme témoignage d’une dynamique aussi ancienne et aussi nouvelle que l’homme, nous vous invitons sans autre contre partie que votre présence et votre libre engagement.

De même que les intervenants de ces journées ont accepté de donner de leur temps et de leur créativité pour soutenir note mouvement, de même nous mettons la gratuité de ces journées au service de votre participation.

A ce signe, tout le monde comprendra que, que si notre référence à l’art ne renvoie pas à l’art qui se vend mais à l’art qui se fait, c’est que notre référence à l’éducation ne renvoie pas davantage à un système mais à un élan !

M.-C. DAVID