Quoi? Quand ? Ou?

Ma photo
Paris, France
« L’art est le plus court chemin d’un homme à un autre » (Roger Garaudy, Maurice Béjart, Danser sa vie) Semaine du 22 au 28 juin 2008, Paris

mardi 25 mars 2008

A propos des intervenants: "Illumination autistes" H. Bouraoui

ATELIER ILLUMINATIONS AUTISTES : PENSÉES-ÉCLAIRS

Professeur Hédi Bouraoui, Université York, Toronto, Canada

1. Comment vous définiriez-vous : Artiste ? Éducateur ? etc. Pourquoi ?

a) L’artiste, ou le poète, crée des œuvres d’art l’un avec des couleurs, l’autre avec des mots, en toute liberté. Son champ de performance est son horizon illimité de la création. Le conscient et l’inconscient sont à l’œuvre dans le déploiement de la création. L’artiste n’en a cure. L’essentiel, c’est de créer une œuvre originale dont le sens profond échappe parfois au créateur lui-même.

Toute création artistique ou poétique projette un sens, ou plus prosaïquement, un message.

Pour moi, la poésie est fonctionnelle. Elle peut rectifier le tir, corriger les injustices et les avatars de l’histoire. La poésie peut alors aider à nous faire changer de vision du monde, nous mettre sur le chemin de l’équité et de la dignité humaine. Et ceci sans démagogie ni pédagogie ! Elle n’a pas pour but de donner des leçons. C’est plutôt une pourvoyeuse de lumière dans les zones ténébreuses de la vie. Et ceci en toute modestie et en toute humilité.

b) L’éducateur : La fonction de l’éducateur est de tenter d’expliciter l’intention ou le message de la création, ou, comme l’on dit, faire acte de critique. Il ne s’agit pas de louer ou de dénigrer la création, mais plutôt de décortiquer ses ressorts intérieurs pour révéler ses divers sens. L’éducateur ne cherche pas à capter l’intention primaire de l’artiste ou du poète, mais plutôt d’analyser objectivement la création dans toutes ses manifestations significatives.

Il existe donc un rapport très étroit entre créateur et éducateur. L’un ne peut fonctionner sans l’autre, car à quoi sert une création si le lecteur-spectateur-éducateur n’en parle pas et ne le fasse pas connaître ?

Cette dialectique esquissée brièvement ici sera poursuivie par les apports suscités par le groupe lors des ateliers.

2. Que souhaitez-vous « transmettre » ou « faire passer », etc. à l’occasion de cet atelier ? Et comment pensez-vous pouvoir vous y prendre ?

L’atelier tournera autour ne mon livre Illuminations autistes : Pensées-Éclairs. Ce sont une vingtaine de poèmes/ sketches inspirés par un enfant autiste que je lirai à haute voix avec la même intonation de l’autiste.

Je parlerai de la genèse de l’œuvre, et plus particulièrement de comment je suis passé de la fréquentation de l’enfant autiste à la verbalisation, autrement dit, à l’écriture de ces poèmes.

3. a) Quelles modalités de participation vous paraissent-t-elles essentielles (ou bien : quelles modalités de participation attendez-vous) de la part des personnes qui viendront assister à votre atelier ?

Ces textes-poèmes-sketches présentent chacun une vision du monde qui est en définitif assez positive. L’enfant handicapé se livre à cœur ouvert et semble surmonter ses obstacles.

Dans l’atelier je m’attends à ce que les participants témoignent de tous nos handicaps, et de toutes nos forces. Donc, une participation à tous les niveaux du sens de la vie.

b) J’engagerai le groupe à discuter du rapport entre l’art – ici les œuvres d’art visuelles d’Adam Nidzgorski – et a la poésie. Pour moi, il ne s’agit pas d’illustrations, mais de deux arts qui dialoguent sans frontières ni entraves.

4. Qu’attendez-vous pour vous-même de cette expérience ?

J’attends un contact participatoire qui pourrait peut-être changer la vision du monde des uns ou des autres.

5. Selon vous, ce que vous proposez dans cet atelier relève-t-il : De l’Art ? De l’Éducation ? ou, peut-être, des deux ? Et en quoi, à votre avis ?

Cet atelier combine art et éducation. Aucun séparation, mais plutôt un va-et-vient d’un domaine à l’autre, ce qui permet le partage et les échanges.

Hédi Bouraoui

Aucun commentaire:

La Comission Communication